Vincent vapote au naturel. Quel cadre légal ?
Actuellement, VDLV investit 70 000 euros dans son propre laboratoire d’analyses et 250 000 euros dans deux lignes de conditionnement semi-automatiques. Entrée en service prévue en octobre.
À l’origine de VDLV se trouve Vincent Cuisset, un ingénieur en instrumentation. Face à l’engouement pour les cigarettes électroniques, il décide en 2011 de se lancer sur ce marché. Il s’impose des contraintes, une déontologie : « Avoir le maximum de sécurité et de traçabilité pour le consommateur » et n’utiliser que des arômes naturels. Le prix, selon les plantes, va de 40 à 1 000 euros le kilo contre 10 à 40 euros pour les arômes artificiels.
33 arômes différents
« Moins puissants que les arômes artificiels, les arômes naturels offrent plus de subtilité », dit l’ingénieur. Il faut aussi s’adapter aux goûts d’une clientèle âgée de 25 à 65 ans. L’e-liquide au pruneau « marche timidement ». Depuis des mois, VDLV se casse la tête pour obtenir un arôme naturel de café au goût satisfaisant. Son catalogue compte actuellement 33 saveurs différentes.
L’étape suivante consiste à réaliser les assemblages des arômes avec de l’eau ultra-pure, de la glycérine végétale, du propylène glycol ou de l’alcool, éventuellement de la nicotine. Le tout dans un flacon de 10 ml que les vapoteurs verseront dans leur e-cigarette.
Après un an de travail en laboratoire en partenariat avec les fournisseurs d’arômes, Vincent Cuisset a trouvé en 2012 trois associés qui lui ont permis de lancer la société : Charly Pairaud, qui a collaboré à la création de Wine in tube ; Laurent de Castro, dirigeant de Wine in tube ; et Gilles Nardi. Aujourd’hui, VDLV fabrique et vend 400 000 flacons par mois. En un an, le chiffre d’affaires a atteint 2,7 millions d’euros et il grimpe de 15 % par mois. Il est réalisé à 80 % via les boutiques de cigarettes électroniques et à 20 % sur son site de vente en ligne.
L’eldorado ? « Pas encore », admet Vincent Cuisset. « C’est un nouveau métier avec des risques de dérives », précise Charly Pairaud. Il estime à cinq le nombre de laboratoires « sérieux » sur ce marché en France. Dans un contexte sociétal et réglementaire évolutif (voir ci-contre), VDLV veut « tirer vers le haut ». Et pas seulement la fumée.