VDLV devient le premier fabricant européen de nicotine liquide par La Tribune Bordeaux
C’est une belle avancée pour le fabricant d’e-liquides Vincent dans les vapes (VDLV). Grâce à sa nouvelle unité d’extraction, inaugurée sur son site de Pessac en Gironde ce jeudi 5 octobre, VDLV devient le seul producteur de nicotine liquide en Europe. La France intègre ainsi le cercle très fermé des pays producteurs et extracteurs avec la Chine, l’Inde et les Etats-Unis.
Article original de Mila Ta ninga pour La Tribune Bordeaux
Après deux ans et demi de recherches, les ingénieurs et techniciens de VDLV ont trouvé la solution pour adapter un procédé d’extraction de la nicotine entrant dans la composition des e-liquides des cigarettes électroniques. Avec sa nouvelle unité d’extraction, inaugurée aujourd’hui et qui a nécessité 1,5 M€d’investissements, la société débute donc la commercialisation d’e-liquides incluant une nicotine spécifiquement conçue pour l’inhalation, dite « vapologique ». Avec ce nouveau process de production, VDLV se targue de maitriser la fabrication d’e-liquide de A à Z. Ce sont 900.000 flacons qui sont fabriqués par mois dans l’entreprise basée à Pessac.
Pour se différencier de ses concurrents, VDLV table sur une extraction de la substance contenue dans les feuilles de tabac par une « technologie douce » issue de la chimie verte, sans produits chimiques toxiques. Obtenue par distillation, décantation et séparation des différentes substances, la nicotine est purifiée à son maximum. Elle est ensuite analysée par le Laboratoire français d’e-liquide, le LFEL, société indépendante. Ce qui permet à l’entreprise de suivre la qualité de la totalité de sa gamme de e-liquides du début du process jusqu’à la fin, se satisfait Vincent Cuisset, le président de Vincent dans les vapes.
« Notre but premier a toujours été de produire des e-liquides qui répondent à des exigences de qualité très élevées. La nicotine doit impérativement répondre aux exigences des pharmacopées américaines et européennes. Aujourd’hui nous allons même plus loin que ces standards pour assurer une sécurité optimale de nos produits. Chaque lot est numéroté et suivi. »
Le potentiel du marché chinois
Les produits de VDLV (e-liquides, bases nicotinées et arômes concentrés) sont commercialisés dans 37 pays à l’international, 1.200 points de vente en France, un aux Etats-Unis, une boutique internet, pour un total de 8 millions d’euros de chiffre d’affaire sur l’exercice 2016-2017. En devenant le premier producteur et exportateur européen de nicotine liquide pure, l’entreprise pessacaise conforte sa place « au niveau international dans l’expertise qualité dans le domaine de l’ingénierie biochimique » souligne Vincent Cuisset.
Employant aujourd’hui 80 personnes, VDLV tente également de se rapprocher du marché chinois, ce qui s’avère plus compliqué au vu des nombreux concurrents nationaux déjà en place. Mais l’interdiction de fumer dans les lieux publics chinois, mis en place depuis près d’un an dans le pays, conforte VDLV sa vision du potentiel de développement en Chine.
La nicotine liquide de VDLV sera régionale
Depuis le début de son activité en 2012, VDLV va chercher sa matière première au Pakistan, en Inde et en Pologne. Les parcelles des producteurs sélectionnés « ont poussé dans de grandes réserves et qui n’ont jamais connu de pesticides, assure Vincent Cuisset. Cela nous permet d’avoir une nicotine de qualité. » Dans un futur qu’il espère proche, Vincent Cuisset aimerait se fournir en tabac dans la région Nouvelle-Aquitaine. Les recherches se sont portées sur Bergerac, en Dordogne. Pour le moment les tests effectués ont montré que le tabac français n’est pas assez chargé en nicotine pour obtenir un rendement optimal. Les feuilles de tabac étrangères contiennent de 5 à 6 % de nicotine alors que les françaises sont de 2 à 3 %.
« Nous sommes en train de travailler avec un centre de recherche et de développement situé à Bergerac et avec un agriculteur bergeracois. Ce dernier travaille avec des graines de tabac qui ne sont plus utilisées aujourd’hui et qui ont un potentiel riche en nicotine », ajoute Vincent Cuisset.
Car un des buts affichés de VDLV est de bel et bien peser dans l’économie régionale de l’e-cigarette.
Le marché de l’e-cigarette en France
Avec ses 2.500 boutiques en France en 2017, le marché de l’e-cigarette se porte bien selon la Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape). Seulement, elle critique la législation française et européenne quant à l’intégration de l’e-cigarette dans la liste des produits du tabac. Ce qui interdit, entre autre, de vapoter dans les espaces clos avec des mineurs ou encore dans les lieux de travail fermés et couverts à usages collectifs. Autant d’interdictions qui n’empêchent pas le marché de se développer, mais qui met des barrières dans la commercialisation des produits selon les professionnels.
« Nous sommes encore sur un marché complexe. Une des règles de la directive européenne les plus compliquées pour nous, c’est l’interdiction de faire de la publicité. Nous passons par les réseaux sociaux et le bouche à oreille. Heureusement que nous sommes dans une période de croissance où l’on voit qu’il y a des besoins en termes d’e-liquide », juge Vincent Cuisset.
En attendant un probable changement de législation, la Fivape participe à l’élaboration d’une normalisation de l’utilisation et des règles de commercialisation de l’e-cigarette, soutenue par les organisations de défenses des consommateurs, des professionnels de santé ou encore les professionnels de l’industrie du tabac. En Nouvelle-Aquitaine, les pouvoirs publics locaux, comme la Région et le département de la Gironde, soutiennent le développement du marché en général et de VDLV en particulier. La Fivape considère que 3,5 % des français sont vapoteurs, soit 2,31 millions de personnes.