Episode 1 – Sélection et Plantation du tabac
En 2017, VDLV a initié, en collaboration avec la Région Nouvelle-Aquitaine et la société Bergerac Seed & Breeding, un programme de recherche de sélection variétale. L’objectif étant de cultiver en France (et en Dordogne plus précisent) un tabac dit Vapologique. Ce projet s’est développé en parallèle de la construction de l’unité pilote de VDLV visant à extraire de la nicotine à partir de feuilles de tabac pour l’intégrer dans ses e-liquides.
En 2019, ce programme se poursuit toujours. Il ambitionne aujourd’hui de couvrir l’intégralité des besoins en nicotine de VDLV en tabac français d’ici 2020.
La campagne 2019 a maintenant officiellement commencé. Cette année, de nombreux tabaculteurs ont rejoint cette aventure. C’est désormais 16 exploitations qui cultivent ce tabac nouvelle génération. En 2018, elles n’étaient encore que 8.
Pour le lancement de cette nouvelle campagne, nous vous proposons de suivre tout au long des prochains mois, les étapes clés de la culture de ce tabac : de la sélection des graines jusqu’à la distillation finale chez VDLV.
Episode 1 : Sélection et Plantation du tabac
Cette étape est aussi l’occasion de mieux connaître cette plante à l’image controversée et souvent associée à « l’Industrie du tabac ».
Un peu d’histoire
Le tabac est une plante originaire d’Amérique du Sud. Considérée par les Amérindiens comme sacrée, elle était consommée depuis des siècles pour soigner différents maux et entrait dans la composition de rituels chamaniques. Ramenée en Europe par Christophe Colomb, elle devient une denrée rare mais recherchée et très vite sa consommation prend de l’ampleur. Popularisée en France par les GI Américains qui viennent libérer la France après la Seconde Guerre Mondiale, elle devient un produit de consommation courante dans la deuxième partie du 20ème siècle.
Un tabac qui ne sera pas fumé
Il existe aujourd’hui plusieurs manières de consommer le tabac : la cigarette, les cigares, la pipe, la chicha, la chique … La méthode la plus utilisée est celle de l’inhalation par la combustion des feuilles. Malheureusement, elle est aussi responsable de la mort de près de 80.000 personnes en France par an.
Mais, ce que les fumeurs recherchent surtout à consommer à travers le tabac, c’est la nicotine. Cette molécule naturellement présente dans la plante, est un alcaloïde qui engendre une forme de dépendance mais qui n’est ni cancérigène, ni mutagène ni reprotoxique. La vape est une réelle alternative pour consommer la nicotine car elle permet de l’inhaler sans passer par la combustion des feuilles de tabac. En comparaison avec la cigarette, cette méthode est aujourd’hui 95% moins nocive.
Depuis des décennies, le tabac cultivé en France et notamment en Dordogne est destiné à être fumé. Aujourd’hui, VDLV change la donne car le tabac produit avec ses partenaires agriculteurs ne sera jamais fumé. C’est d’ailleurs le titre du reportage de VapingPost consacré à ce sujet (ici).
Avec 19 hectares couverts en 2019 (vs 5 en 2018), VDLV compte bien faire de cette aventure unique en Europe un modèle en terme de qualité, de traçabilité et d’économie circulaire.
Comment sélectionne-t-on le tabac vapologique ?
En général, les standards de sélection « traditionnels » des tabacs à fumer ciblent des variétés possédant une teneur réduite en nicotine. L’esthétisme est également primordial comme une couleur uniforme et des feuilles intactes. À contrario, le visuel de la plante n’est pas un élément important pour VDLV qui recherche surtout des tabacs répondant à des impératifs techniques précis comme un taux élevé en nicotine (entre 5 et 8%).
C’est pourquoi, nous travaillons depuis plusieurs années avec Bergerac Seed & Breeding pour identifier des variétés anciennes compatibles avec nos besoins industriels. Cette saison, 4 variétés différentes seront cultivées dans plusieurs exploitations dont du tabac brun et du burley.
Les graines sélectionnées sont produites par BSB puis acheminées vers les exploitations à l’état de semis pour être plantés. Les techniques de culture utilisées ici sont semblables à celles suivies pour les usages traditionnels de la plante.
Aux environs de la mi-mai, les semis sont mis en terre à l’aide d’un semoir et selon un cahier des charges établi afin respecter une distance précise entre chaque plante pour favoriser la densité de plantation. Pour préparer cette étape, VDLV avait convié en avril dernier, l’ensemble des tabaculteurs partenaires à participer à un itinéraire technique adapté.
Les semis sont donc maintenant en terre et régulièrement arrosés. Prochaine étape : la croissance de la plante.